1. Une rue, les gens passent, es gens comme on les voit, juste un flux, une masse, sans visage, sans voix. Quel étrange aujourd'hui, quelque chose, mais quoi ? Désobéit. Désobéit. 2. Une rue comme d'autres, et le temps se suspend, une tache, une faute, et soudain tu comprends. Impudence inouïe, insolite, indécent, Zora sourit, Zora sourit. Zora sourit, aux trottoirs, aux voitures, aux passants, au vacarme, aux murs, au mauvais temps, a son visage nu sous le vent, A ses jambes qui dansent en marchant, a tout ce qui nous semble évident, elle avance et bénit chaque instant. Zora sourit, Zora sourit, Zora sourit. 3. Des phrases sur les murs, des regards de travers parfois quelques injures, elle en a rien à faire. Elle distribue ses sourires, elle en reçoit autant. Zora sourit, effrontément, Zora sourit, insolemment. Zora sourit pour elle, elle sourit d'être là, mais elle sourit pour celles, celles qui sont là bas, Pour ces femmes, ses soeurs, qui ne savent plus sourire. Alors, des larmes plein le coeur, des larmes plein la vie. Zora sourit, Zora sourit, Zora sourit.